“Nous humanisons ce qui se passe dans le monde en nous en parlant, et, dans ce parler, nous apprenons à être humains… les Grecs soutenaient que seul un « parler-ensemble » constant unissait les citoyens en une polis. » *

Nous soutenons que seul ce parler ensemble est le garant des droits culturels.

Frédéric Nietzsche dit quelque part qu’on peut réfuter tous les systèmes mais qu’on ne réfutera jamais l’individu qui est derrière. Il a cette intuition que les matières apparemment les plus éthérées, notamment les idées, relèvent de facteurs « objectifs » propres à façonner la subjectivité : langue, climat, éducation, goûts, habitudes alimentaires.

Nous postulons – droits culturels en main, en tête, en cœur - que seul l’échange – la conversation – nous permet de faire humanité ensemble, dans le respect de chacun, pour que personne, quand il ou elle entend le mot culture, ne sorte son revolver.

Arts dans l’espace public 

Nous nous référons à la notion socio-politique « d'espace public » développée par le philosophe Jürgen Habermas : un espace de rencontre, d'échange, de confrontation à l'autre, un espace de parole publique, en toute liberté. Les arts en espace public impliquent

-       une diversité d’acteurs et de disciplines, souvent croisées au sein d’une même compagnie : théâtre, arts de la parole, danse, cirque, marionnettes et théatre d’objets, arts visuels, arts numériques et aussi architecture et paysage

-       une variété d’espaces d’interventions :  milieu urbain, rural, périurbain ou encore au cœur des paysages naturels car pour nous la rencontre est possible partout

-       une multiplicité des formats permet de s’adapter à tous les interlocuteurs et tous les projets avec des propositions de petites ou grandes formes, en déambulatoire ou en fixe.

Arts en espace public et droits culturels : un contexte  

La transcription, dans la loi française* des droits culturels est venue apporter un référentiel, base de réflexion et de lecture des actions culturelles. Parallèlement la demande des citoyens à participer directement à la définition et réalisation des politiques qui les concernent et notamment des politiques culturelles s’est accrue. L’association les Conversations Utopiques a pour objectif d’initier et d’accompagner des propositions artistiques et des actions dans le champ de la culture (telle que définie dans la déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle - 2 novembre 20O1 art. 5 et 6.) co-construites et coproduites par l’ensemble des protagonistes à chaque fois concernés (personnes physiques, morales, collectivités territoriales, État).

* Lois NOTRE et LCAP

Origine de l’association

Le référentiel des droits culturels permet de se questionner sur la prise en compte des citoyen.ne.s et la manière dont on les invite à prendre part aux décisions qui impactent leurs vies.

L’association les Conversations Utopiques porte depuis 2019 un projet autour de nouvelles modalités de participation à la vie culturelle d’un territoire et la création d’outils de contribution à un projet artistique et culturel.

*(soit : une communauté de citoyens libres et autonomes mais aussi un site qui noue de manière insécable une ville (cité) à son territoire. Pour tout dire : un écosystème).

Hannah Arendt, Vies politiques (1974), trad. B. Cassin et P. Lévy, Gallimard, coll. «Tel», 1986, p. 34-35